Samedi 7 mai.Place Pelloutier, vers 13H30. Un mot surpasse tous les autres pour les cyclos du CRA présents , moins nombreux qu’à l’accoutumée : le vent. « Entre une moyenne de 35 kms/h et des rafales pratiquement du double » est il annoncé.
Pas n’importe quel vent , en plus . Le nôtre :l’Autan. « Celui qui excite les animaux et déprime les humains » selon Octave, dont le retour se bonifie au fil des sorties.
« Allez, il me faut encore trois semaines pour retrouver ma forme d ‘avant (l’olympique) » nous dit il en se remémorant les épreuves médicales traversées. Un domaine sur lequel il demeure intarissable …Et on partage son bonheur de renouer ainsi avec le vélo.Et on roule à ses côtés en thatchant avec un vrai plaisir.
La(relative) baisse de fréquentation de ce samedi s’explique facilement . Pas mal de copains et copines cyclos sont partis pour les quatre jours vers le Salagou. Et le pont de l’Acension mobilise des grands parents cyclo dans l’accueil intergénérationnel.
Jacques de Gaycre se dévoue pour le capitanat du jour. 10 bonhommes. Quelle direction ?… « ben, dit il, faut composer avec ce satané vent pour ne pas souffrir au retour…on va aller vers Teillet, Alban et Saint André ».
On est plusieurs à grimacer en pensant aux « faux plats ascendants »à subir entre Albi et Teillet village symbole de l’entrée vers l’Albanie tarnaise.Demi- surprise heureuse, Jacques délaisse la route de Fréjairolles pour emprunter , depuis les bas de Cambon, cette petite route montante et boisée permettant de rejoindre Teulet, puis Mouziès -Teulet avant de récupérer la route de Teillet et ses virages montants.
Halte à Teillet car les ryhtmes diffèrent lors des dernières montées. On stoppe sur la grand- place avant de remarquer ,près du poids public, un gite rural apprécié des vacanciers.On soulage la vessie, on approvisionne l’estomac ou on remplit le bidon.
Instant délicieux durant lequel , spontanément, Jacky et Bernard se remémorrent leurs années de coureurs cyclistes amateurs . Et d’évoquer tel ou tel caïd de l’époque s’arrangeant avec deux compères pour truster les primes. « Y ‘avait comme un mafia…N’empêche, une fois qu’ils se neutralisaient tous les trois, j’ai gagné d’un pneu », sourit Jacky avec ,dans le regard, une telle nostalgie gourmande et sincère que j’en suis autant touché que lui.Joli moment.
Nous voici maintenant partis pour rejoindre Alban (14kms) via la route des plateaux, des puech . Et là, bonjour le souvenir…faux plats nombreux et vent costaud (souvent) de face nous font tous souffrir.On s’accroche. Les écarts se creusent avant le regroupement mais personne n’échappe à la dûreté de l’effort.
Ensuite, la descente, d’Alban à Saint André, est une récompense totale, paysagère et cyclo.Une des plus belles routes de la Vallée. Reste l’ultime épreuve, entre Ambialet et Albi : Fontcouverte elle même. On est quelques uns à la vaincre au mental.
En haut, on se sépare en deux groupes.L’un rentre directement sur Saint Juéry. Le second s’offre le retour par Bellegarde. Tous ,fatigués ou pas , se souviendront particulièrement de cette sortie venteuse en Albanie.