08/10/2017 – Rando des familles

Quelle belle et radieuse  marche  entre  vignes  et châteaux du Gaillacois !

(Voir album photo de la journée)

Dimanche 8 octobre. Vers 9h 15, les alentours  du château  de Mauriac s’animent soudain. Nous voici au point  de  ralliement   de  notre  Rando Familles 2017.Le soleil nous  accompagne  déjà. Le  brouillard momentané  est  resté  en vallée.

Bistes et la Boite à Pains du village de Mauriac.

Les 50 membres  du  CRA ont beau avoir  pratiqué le  co-voiturage , plusieurs   d’entre nous occupent maintenant une  bonne  partie des bas côtés de l’allée menant à la forteresse  du  peintre Bernard Bistes au caractère  bien trempé.

Entre Albi et Mauriac , dans  notre  voiture, on a déjà pris le  temps de discuter   de l’œuvre  et de la personnalité de  ce  sacré personnage devenu rénovateur hors normes  de château . Je  cite notamment  ses  nus  d’un ex grand joueur  de  rugby  de Gaillac , ex  deuxième  ligne des plus  costauds tandis  que Guilaine  se remémore l’époque   durant laquelle  Bistes  professait  à Bellevue.

Mauriac , donc. Les coffres –arrière  s’ouvrent, les  bâtons  et sacs à dos sont de sortie. Pause ravitaillement autour  de  deux tables  en  bois  permettant à  tous  de  se  saluer  et  d’apprécier un petit  déj-  bis. On découvre  aussi   une  grande  Boîte  à  Pains   dont  chacune  des  cases est   régulièrement approvisionnée  par  un boulanger  gaillacois le Pétrin des Saveurs. Jean Pierre, notre photographe  est  sollicité avant d’officier pour  la  photo  de  groupe  devant  le  château.

Un p’tit air de Pelloutier et une préparation prévenante de la rando

François donne  le  signal du  départ. Joli petit  fouillis. On se  croirait Place Pelloutier au moment  où les  cyclos remontent  sur les  vélos. On occupe quasiment  toute  la  chaussée en petits  groupes  et  les habituels  « Voiture  derrière » du groupe serre-file   ne  servent à  rien. Une automobiliste  compréhensive  en profite  pour  nous parler  d’une  rando depuis Senouillac le 11 novembre . «  Gaillac et cuisse  de  canard  au  déjeuner !  Allez Albi, venez !»

Le petit  fouillis  routier s’explique aussi par la confiance  absolue des marcheurs  du CRA envers leurs  deux camarades organisateurs : le  mari  de France  et  la  femme  de François. Et pour  cause. Tous  deux   sont  venus  repérer la  semaine précédente  le  sentier  Vignoble  et châteaux de l’office  de tourisme Bastide  et Vignoble  du Gaillac . 17, 5kms  de Cahuzac à Cahuzac dans  sa mouture officielle.

Ils  en ont changé le sens de la marche et l’ont remodelé pour  nous offrir , le matin,  un itinéraire de 12 kms , une pause  déjeuner dans le  chais  du domaine des Cahus  et  un retour  de 4  kms vers Mauriac. Tant pis  pour le  château  de Salettes mais nous n’aurions pas pu  déjeuner  dans cet  ex  étoilé du Michelin.

Mieux  encore, par prévenance, nos deux organisateurs   ont pris  contact  avec les propriétaires des  domaines traversés pour les  avertir de notre  passage .

Philadelphe Thomas et le Château de Tauziès.

Ainsi, après les premières émotions  paysagères  de  descentes  et  de  côtes  au milieu  des  vignes et de quelques  poulaillers , avec parfois un somptueux  point  de  vue  sur la  plaine gaillacoise et sur Gaillac ,  on arrive  sereinement devant le château  de Tauziès. Une superbe maison de maître dont les propriétaires  semblent  aussi  avoir  le  goût  des  chevaux. Et, selon François, un des domaines ayant le plus   contribué dans  les  années 80  au renouveau  du Gaillac.

Sur le  côté, un monsieur aux  cheveux blancs nous observe placidement. François  va  le  saluer tout  comme  il avait  fait il y a quelques  jours. Monsieur Mouly  converse quelques minutes  avec  nous, confiant  sur  la  vendange  actuelle.

On le quitte  cependant  sans  apprendre   qu ‘au 19 ème  siècle la propriété  appartenait  au paléontologue Philadelphe Thomas , qu’il s’agit  maintenant de la  quatrième  génération de la même famille vigneronne et  que, sauf  erreur  de ma  part, la bâtisse  de 700 mètres  carrés est actuellement mise  en  vente auprès de l’agence lesclesdumidi.com.

Après avoir traversé la route  Gaillac-Cordes, nous  repartons  sur le  sentier  pour  atteindre Broze.  Avant de monter  au  village, et de le  traverser  de l’intérieur (n’est-ce-pas Bernard ?)près  du domaine  de  Gayssou, je  remarque  la pancarte  d’un conservatoire  viti-vinicole intitulé In Vin Cible .

Broze  et l’In Vin Cible Conservatoire  de Théodore.

André, le  rédac-chef  d’Albi – Cyclo, m’apprend  qu’il  s’agit  d’une  belle  initiative rassemblant  dans une maison  de  caractère superbement rénovée plus de 9 000 outils liés  à  la  vigne  et au savoir-faire des  vignerons, chacun avec leur histoire et leur âme.  Théodore Elzinga, citoyen  hollandais, en est l’instigateur et le  guide  incomparable . « Vas  le  voir et participer  à  une  de  ses  visites  guidées, ça devrait  te  plaire ! ».

Dernière portion du parcours du matin  vers Cahuzac  et le  domaine  des  Cahus. Les conversations se poursuivent tant  les  marcheurs  et marcheuses  se plaisent  à  discutailler  avec l’un ou  l’autre, alternant souvent  les  complices.

Sourires, rires,  et plaisanteries fusent de çi  de là. Un mini  escalier  en béton  permettant d’accéder à  un poteau électrique n’échappe  pas  aux sarcasmes de José, l’ex empereur  de la Dolce Vita soucieux de l’argent public ;

Que  de belles et parfois imposantes bâtisses aux pierres  blanches rayonnantes rencontrées  ce matin !. Et  ces pigeonniers gaillacois »  à la toiture  à deux angles  de pente «  en queue  de  vache « et  bordée d’une  génoise !. Et les pins parasols !

Tchatches enjouées et assistance  électrique !

J‘entends  parler de vacances, des projets 2018 de Toscane  et  de Cambrils, de la Corse 2016 et 2017, du Tour de l’Aveyron, du Grand Fondo, de VTT  façon Alain le Figaro , de l’Ekiden d’hier  soir dont la  sécurité  est  tout  naturellement  partiellement dévolue  à Claude, de la CSG , de l’APL et de la  Taxe  d’habitation .

On discute aussi  des avantages et inconvénients de   Google Drive, des historiettes, des plages  du  débarquement  ,des  tenues  vestimentaires d’une première  dame Brigitte, de Tarn Habitat,  de shopping en rue piétonne, des véhicules Dacia bien connus  de Daniel, des codes d’alarmes électriques façon Yvan, des ripailles  enviées  des Tamalous  et  de l’incidence  des  assistances électriques sur  leur pédalage ( dur, dur, semble  t’il  dans les  côtes pour  ceux  et  celles  qui  en restent au  vélo classique !). J’en oublie…

Nous  voici maintenant au  domaine  des Cahus. Andrée nous rejoint à quatre  roues, tout  comme Christian, autre  ex Figaro du CRA.

Le Domaine  des Cahus, la vigneronne  et le  vigneron-pompier professionnel.

Pas  de  chats huants ( les cahus) pour  nous  accueillir devant le  chai mais toutes les générations de la  famille du domaine , Corrine  et Laurent –les parents- en tête, et l’équipe de Parfaim du Tarn, le traiteur de Lombers .

Un traiteur intéressant à  suivre  et à encourager car il s’agit d’un CIVAM particulièrement  actif (« Les Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural (CIVAM) sont des groupes d’agriculteurs et de ruraux qui, par l’information, l’échange et la dynamique collective, innovent sur les territoires.

Tout  de  suite, tous  les marcheurs  se  sentent  à  l’aise  dans  ce grand  chai. Les deux longues   tablées voisinent  avec les hautes cuves  en inox quasi immaculé. J’apprendrai plus  tard  qu’ en 2013 les bâtiments ont  subi  un incendie et le  chai en a  été alors noirci .

Corinne , viticultrice  es-qualité car installée officiellement sur le  domaine  comme  agricultrice depuis 2012 prend   la parole  pour  nous  présenter l’exploitation  familiale  , les  cépages Duras, Syrah, Braucol, Mauzac et L’en de L’El, la  gamme  des  vins  ( blanc  doux, sec, rosé, rouge, méthode ancestrale) et le jus de raisin déjà installés sur les tables. On en saura  plus aussi sur les techniques  de  vinification limitant l’emploi  de  sulfites et sur l’entretien des  sols des  vignes sans produits  chimiques.

Son aisance est  réelle  et  encourage  le  reste – ou presque- des  troupes  un tantinet  intimidé qui, finalement, se  sortira  correctement d’un service pour 52 personnes. Au programme assiette de jambon, salade et  tarte à l’oignon, rouelle  de porc et pommes de  terre  sautées, plateau  de ( très  bons) fromages  de  chèvre  de l’ami Dragan Téotski, crème vanillée  aux fruits  et petits  sablés.

Laurent  participe  au  service tout  en conservant  un calme  olympien  et  un regard amusé  et ravi de ce qui se passe  aujourd’hui sur son  domaine. Il maîtrise, prêt, me semble t’il,  à toute nouvelle  intervention, si nécessaire.

Jean Pierre, mon voisin  de  table, m’apprend  alors que l’hôte  de  ces  lieux exerce  en fait  pendant la  semaine le métier de pompier professionnel à Albi  au  sein du SDIS (Service Départemental d’Incendie et  de Secours) . Fils  de  vigneron, pompier et vigneron –conseiller  de  sa  femme agricultrice et vigneronne  au  quotidien .Chapeau au couple ! Le CRA est heureux de vous avoir côtoyé lors  de la semaine  fédérale  et de maintenir les contacts.

Drôle  de  question sur le chemin du retour.

Retour  rigolo  sur Mauriac . Une des cyclottes du Cra des plus  connues  et des plus observatrices  m’entreprend sur une  conversation philosophique  de  haut  vol  en voyant  un de  nos  camarades s’éloigner pour  satisfaire  un besoin  naturel….sur  un mur de  cimetière . « Mais pourquoi diantre  avez  vous  souvent besoin d’un mur au moment  de  soulager  votre  vessie ?» J’en reste coi.

Je le suis toujours. Est-ce lié  à  la psychologie de l’homme  préhistorique ayant besoin de marquer  son territoire ?Est-ce , comme lu  , parce  que contre une porte il y  toujours  quelqu‘un pour ouvrir pendant  qu’on est occupé ? Mystère.

Le  sujet  est suffisamment  important  pour  que  de  grandes  villes  européennes  testent  une peinture superhydrophobe faisant rebondir l’urine sur  son émetteur. Affaire à  suivre, chère cyclotte !On se tient au courant.

On repend  nos  esprits et le sentier pour  rejoindre Mauriac, le  château et les voitures. Le temps  d’admirer quelques  chevaux , le  vallonnement  des paysages  et le jardin-aire  de  détente d’El Mas juste avant la remontée  au  village.

J ‘apprends aussi à l’occasion que les blanchâtres barbe  et  crinière  de Doc Françis sont certainement  dues , depuis longtemps, à son amour  immodéré du groupe  de rock ZZ Top si apprécié lors  du  dernier Pause Guitare.

Nous  voici  devant le  château.  Ambiance  de  départ où chacun prolonge les  derniers moments  partagés  d‘une  ultime conversation. Yveline en finit  avec sa  séance  d’étirements .Les remerciements  fusent  envers François  et France. Jean Pierre me  rappelle  qu’à  table, au dessert, verre de Gaillac méthode ancestrale  en main, j’ai presque  donné  mon accord pour  rejoindre Epinal et la  prochaine  Semaine Fédérale depuis Albi.. à vélo. Françoise a largement  contribué à faire  surgir  la question. Va  falloir  aviser.

Dernières bises avant que les portières ne  se  ferment.

Le  constat  est  unanime : quelle  belle  et radieuse marche entre  vignes  et  châteaux du Gaillacois !.

Michel DOUMERC ( 9 octobre 2017)