Samedi 15 avril. Veille de Pâques. Vers 13H30, on s’interroge tous, place Pelloutier, sur les risques de pluie faible annoncés pour la fin d’après midi .Il ne fait pas vraiment froid mais un vent frais pointe le bout du nez de temps à autre..
Comme d’habitude, les Tamalous s’en vont les premiers sous la conduite de Jean Paul, leur émérite capitaine dont le sifflet de commandement est aujourd’hui silencieux. Zen, les Tamalous !!!
On compose notre groupe 3 et4 Aujourd’hui, Cap ‘Taine Claude et Alain l’ex Figaro de Mozzi assument le capitanat et allient leurs connaissances des petites routes.Jean Marc , autre grand érudit des chemins de traverse entre la côte de Saint Quintin et celle de Cagnac vers Maihoc et son église de Saint Jean de Froid , apporte aussi son efficace contribution.
Alain nous (ré)apprend le vol en 2015 de la dernière cloche de bronze de l’église de Saint Jean le Froid. Coulée en 1624 et pesant de 250 à 300 kilos, elle a du être victime de l’appât du gain lié à la valeur du bronze en cours chez les ferrailleurs.
Notre périple de plus de 80 kilomètres ( dénivelé proche de 800 mètres) nous entraîne vers la méchante côte de Saint Quintin, Maihoc, Virac, Cordes, les Cabannes, Vindrac, Noaïlles, Roumanou, Arzac ,Senouillac, Labastide de Lévis, Marssac et Albi. Notre groupe de seize ( 4 femmes, 12 bonhommes) appréciera cet itinéraire champêtre. Chacun(e) se souvient aussi des nécessaires « coups de culs » donnés entre Vindrac et les plateaux vers Noaïlles .C’était costaud !
En passant à Arzac, on évoque à plusieurs , les haltes rituelles au Domaine de Salvy, lors de la rando-primeur du 3ème dimanche de novembre. « Ah, sur le coup de 10H30, ces huitres arrosées du Gaillac blanc primeur de Salvy, avant de remonter sur le vélo et de rejoindre un autre caveau ! » s’exclame quelqu’un que je connais bien.
Les conversations à deux se font le plus souvent sur le plat. Gérard , de retour d’un instructif voyage en Chine, nous parle de la place Tian An Men, de la grande muraille, des longs TGV chinois et de leurs immenses gares , de Pékin et Shanghai puis de certaines campagnes rappelant les nôtres d’il ya longtemps. On évoque le jumelage d’Albi avec la ville de Lijiang, dans la province du Yunnan .Inscrite aussi au patrimoine mondial de l’UNESCO ,elle doit gérer ses flux touristiques.
C’est fou ce qu’on peut voyager dans le groupe3ou4 du CRA, en écoutant ses petits camarades revenant de grands voyages. Mercredi, c’était l’Inde, aujourd’hui la Chine, bientôt la Sardaigne.
En traversant Senouillac, je remarque , face à l’église et derrière le poids public ,un abri moderne rappelant les anciens métiers à ferrer les animaux. Pas de sangles pour entraver la bête mais, joliment implantées, une douzaine de boites à pains à serrure personnelle. L’ensemble porte le nom de la Boîte à pains et affiche comme signature Artisan Boulanger, le Pétrin des Saveurs.
Et oui, c’est en 2011 qu’un boulanger de Gaillac, Damien Petit, a entrepris de résoudre à sa manière la disparition des boulangeries de villages . « Puisque le pain devient introuvable dans les villages, c’est le pain qui viendra à eux» a-t-il alors expliqué.» Et il a inventé pour Senouillac ces deux modules de 12 boites, toujours visibles ( et opérationnels ?)en 2017.
« ..Le client peut venir y chercher les produits qu’il a commandés la veille par téléphone ou par l’intermédiaire d’un bon de commande, déposé dans la boîte.. La facturation s’effectue en fin de mois. »
J’ai crû comprendre que tous ses collègues n’ont pas forcément apprécié et que la commune cherche actuellement , avec difficulté, à installer une vraie boulangerie. Les drive des grandes surfaces ont depuis modifié pas mal de comportements d’acheteurs. N’empêche, j’aime l’idée.
En attendant d’en savoir plus, allez vive le vélo !
Michel DOUMERC ( 16 avril 2017)