Samedi 14 janvier. Journée « entre deux ». La veille, l’Occitanie a finalement été épargnée par la tempête Egon et ses centaines de milliers de longues coupures de courant .La neige , la pluie et le vrai froid sont maintenant annoncés chez nous dimanche .
Pour l’instant, seuls les reliefs régionaux –dont Lacaune-ont blanchi C’est dire que les cyclos du CRA se scindent aujourd’hui en deux partis. Celui des hommes et femmes de raison affirmant qu’ « il fait déjà trop froid pour sortir le vélo et » celui des hommes et femmes de passion affirmant qu’« il faut absolument profiter de cet après midi pour sortir le vélo car apparemment c’est pas demain la veille qu’on va recommencer ! »
Comme assez souvent, les départs en groupe de la place Pelloutier s’effectuent quasiment en même temps .Difficile pour quelques cyclos un peu distraits de trouver le bon attelage s’ils ne connaissent pas le capitaine du jour. Certains ont dû s’y laisser prendre. Notre groupe 3 rassemble aujourd’hui seulement six gars se connaissant bien et ayant grandement l’habitude de rouler ensemble : Yvan le réviseur ou le commissaire (aux comptes) , Gérard G , Hubert de Canavières, Christian l’ex Figaro de la Madeleine, Grand Saint Bernard et moi .Excusez du peu, même si ,me dit l’un deux, « oui mais la qualité est là ! »
Cette fois, on innove en peu dans notre parcours en Gaillacois. On quitte Albi par la route de Cordes et Mascabières pour rejoindre Castelnau de Levis puis Bernac . On revient sur le plat et Rivières par d’inhabituelles petites routes nous faisant récupérer le chemin de Toulze .Notre moyenne horaire autour de 25KMS contre le vent est bonne. On pédale plus qu’on ne tchatche.
On décide tous de poursuivre vers Saurs et Gaillac via le chemin de Bel Aspect connu d’Yvan et de Bernard pour son ragondin , aujourd’hui invisible. Retour, toujours à bon rythme, par Brens, Lagrave, le Séquestre, Albi. 70Kms.3H06.324m de dénivelé . Pas mal pour un début d’année.
A Bernac, Yvan nous pose une colle : « Savez vous pourquoi le parking devant l’église a été refait et pourquoi il offre vraiment autant de places ? » Je pense intérieurement aux clientèles des chambres d’hôtes de la belle demeure d’en face, la Ginestarié mais ce n’est pas ça .Elle est même équipée de son côté pour recevoir des mariages. On sèche piteusement .
« Et bien voilà, chaque premier dimanche du mois, à 11 heures, été comme hiver il y a foule et pas uniquement des Tarnais. L’église abrite une relique censée soulager les nouveaux-nés qui font leurs dents. Les familles affluent avec leurs nourrissons ». Notre ami dit vrai .
Depuis , je me suis documenté et ai trouvé un ancien reportage d’Alain Marc Delbouis. « ..Pendant la célébration, chaque parent s’avance en procession jusqu’à l’autel, tenant dans ses bras le nourrisson aux joues rougies par l’inflammation. Paulette (en 2003 ) applique dessus le reliquaire doré, contenant une dent et un bout d’os de la mâchoire de Sainte-Apolline ou sainte Apollinie.. ».
« …En l’an 249, cette martyre chrétienne eut les dents brisées à coup de pierre par les païens, car elle refusait de renier sa foi. Patronne des chirurgiens-dentistes, elle est invoquée pour alléger les souffrances, lors de la poussée dentaire. On ne sait pas depuis quand la relique est ici. Un moine l’aurait amenée d’Alexandrie. Il n’est pas sûr que ce soit des restes d’Apollinie. Si on compte toutes celles qui existent dans le monde, elle aurait eu bien plus que 32 dents!», dit Paulette.
Et oui, d’autres églises concurrencent celle de Bernac dans cette œuvre mystico-médicale , notamment celle de Lézat sur Lèze en Ariège. Tiens, S’il y a parmi les cyclos du CRA des dentistes, merci à eux de nous donner leur point de vue sur les pouvoirs supposés de leur patronne .
Allez, en attendant, vive le vélo !Michel DOUMERC
(15 janvier 2017)