Mercredi 27 avril.Place Pelloutier.Début d’après midi un peu frais , un peu gris mais ensoleillé.Les discussions vont bon train dans notre groupe 3-4. Vers où rouler ? « Moi, je prépare la Corse, j’ai dans la tête un parcours vers Bellegarde, Villeneuve et Assac »propose Jacques de Gaycre et du Roquefortin.
Nous sommes quatre à adhérer à cette alléchante proposition : je me retrouve en compagnie d’Yvan le Toulousain (il n’a jamais été Normand, contrairement à ce que j’ai pu lire quelque part) , de Grand Saint Bernard actuellement esseulé pour cause de chute d’une certaine Marie, de France , p’tit bout de femme aguerrie sur le vélo et belle langue ,avoue t’ elle « François, me le dit souvent, du moment que tu parles, en côte ou sur le plat, c’est que tout va bien !’
Je négocie un peu. « D’accord pour un parcours costaud mais l’important étant d’arriver en haut des côtes, j’aimerais bien qu ‘on démarre pas tout de suite comme des fêlés et même qu’on arrive pas crâmés avant d’aborder une montée »
Je suis écouté. Du moins au début du périple. On quitte Albi raisonnablement. Comme d’habitude, la côte de Bellegarde nous fait souffrir. Volontairement, je la monte sur le plateau intermédiaire mais ce n’est pas vraiment le bon choix. Je roule « en me mettant dans le rouge » Jacques s’en aperçoit intuitivement et nous en discutons .
Bellegarde.Descente de Fontcouverte. Condomine. Ambialet. Villeneuve. TVB. Passé le pont sur le Tarn , les choses sérieuses commencent avec la montée vers Assac. Pas facile. Pause en haut du village, sur la place. Un banc, très tentateur, nous séduit plus que de raison. Plus dure est la reprise vers Valence.
Nouvelle côte avant de rejoindre le chef lieu de canton et un de ses bâtiments emblématiques : le Centre de Réadaptation pour Personnes Agée de l’UMT -Terres d’Oc , « établissement hospitalier privé de soins de suite et de réadaptation des personnes de 60 ans et plus ».
Qu’allons nous faire en un tel endroit ?Mais, bien sûr, saluer à l’improviste son plus jeune et très temporaire patient…notre collègue cyclo et ami Michel Papaïx suite à ses récentes aventures chirurgicales.
On se retrouve assis autour d’une table , dans le hall—bar-boutique- maison de la presse.Michel, roi de l’accueil des cyclos en un tel lieu , un peu amaigri( « ça m’a fait du bien ») est manifestement heureux de notre visite. Il nous raconte ses journées, son petit déjeuner, sa rééducation surveillée par la kynésithérapeute (« hier, sur le vélo, j’ai voulu forcer un peu mais elle est vite venue me calmer « ), sa douche, sa lecture complète de la Dépêche, le déjeuner en compagnie de pensionnaires plus âgés, la sieste, les visites de l’après midi ( la famille, les copains), la télé tristounette du soir.(« …les programmes, c’est vraiment pas terrible! »).
Avant qu’on ne reparte, pudique et sincère, il avoue combien il a été ému lundi lorsque , par roulement , plus d’une trentaine de membres du club sont venus, en vélo, depuis Albi lui témoigner leur solidarité. Tout était dit.