Un très beau matin de printemps,
Chataignes 2015
8h, place Fernand Pelloutier.
Un peu tôt pour la sortie du Samedi.
Un superbe ciel bleu, une fraîcheur matinale très agréable.
Aujourd’hui c’est la randonnée des Bastides, environ 160 km pour tous, organisée par Raymond.
Environ 40 cyclos et cyclotes s’élancent joyeusement pour ce périple, en deux groupes, toutefois assez préoccupés par l’alerte météo : orages et vents violents prévus dans l’après-midi. Ce qui a donné lieu sur la place à un petit concours de prévisions au sujet de l’heure à laquelle le ciel devrait nous tomber sur la tête. Mon kaway, mon billet de 10€, mon bidon rempli : rien ne manque, en avant !
Du Tarn à la Vère
Terssac, Marssac, route de Gaillac et la première difficulté : la côte de Cahuzac. J’avais un peu oublié – si je l’ai un jour connu ! – le plaisir de basculer dans une descente sans m’être aperçu qu’on venait de monter. Non pas d’être passé comme des « avions », bien au contraire, mais d’avoir pris le temps. Temps que je n’ai pas vu s’écouler, en discutant de cyclisme et en refaisant le monde avec mes compagnons de route.
A Cahuzac nous prenons la vallée de la Vère : toujours aussi sympathique, plus encore dans la douceur du matin. Joëlle nous fait part de sa grande envie de monter à Puycelsi. Petit sondage dans le groupe : les conditions sont bonnes, le second groupe est estimé à environ 5-6 minutes derrière nous et deux d’entre nous sont partis pour une petite rallonge par Castelnau de Montmirail. En résumé : nous avons le temps ! Certains découvrent alors cette petite montée assez facile, mais tout le monde connaît ce très beau village, depuis lequel nous profitons d’un paysage dont on ne se lasse pas. Photo de groupe, photo de Joëlle, photo de Jean-Luc et Sylvie, photo de… bon, faut y aller maintenant !
Je m’arrête au bas de la descente pour attendre les retardataires. Robert m’annonce : «- T’inquiètes pas, il y en a encore derrière ! ». « – Ah non , je réplique, il ne manque que Joëlle. D’ailleurs , où est-elle ? Le groupe 2 est passé depuis quelques bonnes minutes, et notre groupe 1 aussi ! ».
Mais que fait Joëlle ?!?!
Je m’apprêtais à repartir dans la montée lorsqu’elle arrive : « – J’ai fait une photo ! ».
Notre voiture suiveuse du jour – Hubert pour l’occasion, avec ses deux assistantes – s’étonne de nous voir là, tous les trois, plantés comme des astres, seuls en direction de Larroque.
Pas d’autre solution : j’accroche Robert derrière moi, et Joëlle derrière Robert : question abri c’était logique. Je passe alors en mode « poursuite » et fait rouler mes deux comparses à des vitesses indignes des normes cyclotouristes. Notre présidente a alors découvert qu’il était possible de rouler à 36 km/h en moulinant ! Après quelques encablures à ce rythme effréné, nous apercevons les fuyards au loin à l’entrée de Larroque, environ 1 km. Mon œil, encore un peu exercé, me laisse penser que la jonction ne sera pas aisée car ils roulent presque aussi vite que nous.
Avant Bruniquel, un arrêt de tous, voiture comprise, nous permet de retrouver ces coquins qui avoueront s’être fait plaisir pour rattraper le groupe 2. Nous repartons tranquillement en direction de Saint Antonin, finalement tous très réjouis de cet épisode un peu sportif.
Joëlle, j’espère que tu as fait une belle photo à Puycelsi !
Le vin de Minerve
Voilà, nous y sommes : Saint Antonin Noble Val. Ce lieu tant désiré : le village du repas, du resto ! Ah, c’est bien, le cyclotourisme ! Nous entrons dans la grande salle de restaurant, derrière le bar, aménagée pour nous, cyclos affamés après tant d’efforts. Le pain est là, devant moi, le vin aussi.
Deux charmantes serveuses, dont une quelque peu embarrassée aux entournures, vont prendre la commande, non sans mal entre le brouhaha et les diverses facéties. Ensuite le service sera exemplaire, et rapide comme convenu : les plats à l’aller et au retour, changement d’assiettes, encore du pain, encore du vin, de l’eau aussi. De quoi se (dé)coincer les cervicales !
La quête, le dessert, le café : une affaire rondement menée. Bravo à toi, Raymond.
Nous voilà donc repartis. Dans mon groupe, durant une bonne demi-heure, un silence monacal s’installe, les visages se ferment, les cardios montent beaucoup pour pas grand-chose, l’allure est vraiment réduite. Apparemment le vin de Minerve n’a pas laissé grand monde indifférent.
Le Cérou – Valdéries
Un grand classique à vélo, à moto, en voiture : Saint Antonin – Cordes. Roulage tranquille, personne ne propose de monter à Cordes. Nous passons au stade prendre de l’eau : classique aussi, mais nécessaire. La digestion commence à être vaincue par beaucoup d’entre nous, et nous voici enfin dans la vallée du Cérou. Salles, puis Monestiès. Déjà 132 km à mon compteur depuis la maison. Ma digestion est sûrement terminée. D’ailleurs… d’ailleurs, il va me tarder d’arriver : c’est pire que la Révolution dans mon ventre ! C’est la Terreur… Enfin, il reste encore quelques kilomètres, mais la patience vient à bout de tout.
Je passe en tête de groupe jusqu’à Carmaux pour m’occuper un peu d’autre chose. Dans la montée de Bicoq, Sylvie va donner un petit signe de fatigue et se retrouve isolée à l’arrière : c’est sa première longue distance. Je l’attend et l’accompagne au sommet avant de l’aider à rentrer dans notre groupe avant Valdéries. Pas d’affolement : elle a bien géré son effort et nous savons qu’elle s’en sort toujours mieux en fin de parcours.
La boucle est bouclée. Mais à refaire.
Descente de Valdéries au Pélencas : petite partie de manivelle. C’est un peu la coutume sur ce secteur : grands virages avec visibilité, seul le dernier en bas est un peu vicieux. Un peu comme le dessert à la fin d’un bon repas : du pur plaisir ! D’ailleurs, mon ventre a l’air d’en avoir fini avec ses guerres intestinales.
Arrivés sur la place de St Juéry avec un ciel couvert et un air qui devient lourd, nous attendons quelques minutes le second groupe . Nous remercions et félicitons Raymond pour la superbe journée qu’il nous a proposée : il est alors temps de rentrer.
Merci beaucoup Raymond, et partie remise pour l’année prochaine sur ce très beau et accessible parcours.
Jean Luc C.