CRA et AUVERGNE 2017 : Chaudes ascensions en pays des Salers et de Laroquebrou !
Tout a démarré en septembre 2016 .Claude et Yveline , maîtres d’œuvre et coordonnateurs de première ligne pour le projet de séjour cantalou du CRA lors du pont de l’Ascension 2017 ont alors fouiné sur le web pour dénicher un grand gite auvergnat, s’en aller plus tard le reconnaître , deux fois plutôt qu’une, et négocier les tarifs .
Le lauréat devait assurer la pension complète pour un groupe d’ environ 60 cyclos tout en confectionnant des paniers –repas consistants pour le midi. Fine équipe que ce CRA en vadrouille : toutes et tous sont motivés à la fois par l’effort sportif , le patrimoine naturel et paysager et le bien manger local. De vrais Albigeois même si quelques Aveyronnais d’origine y tiennent leur rang.
« L’Auvergne, avec toutes ces forêts, c’est forcément un pays de cèpes m’avait d’ailleurs aussitôt dit Jacques de la Boulange de Champollion , expert en recherche de champignons grésignols . J’avais acquiescé mais ouvert le compliment à d’autres spécialités auvergnates : la truffade, les tripoux, le pounti, les bourriols, la gentiane, le faux filet de Salers , la potée, le choux farci, les bières artisanales (mais si !) et les fromages . Le Cantal, le Salers, le Saint Nectaire, le bleu d‘Auvergne, la fourme d’Ambert . Ah, la saveur du Cantal et du Salers selon leur durée d’affinage !
Laroquebrou et le Val de Cère.
Le choix de l’hébergement ,certainement avalisé ensuite par les hautes autorités du club , s’est porté sur le Domaine du Val de Cère et ses 19 bungalows de 2 à 4 lits ,situé , sur près de 6 hectares boisés , à Laroquebrou. en pleine Chataigneraie . Il s’agit d’un ex centre de vacances de la Poste , repris depuis 6 ans par un jeune couple, Fabrice et Peggy et leurs deux aides, Viviane et Laura. On les sent volontaires pour redonner progressivement éclat à ce bel outil au décor bucolique. Jacques et Domi ont aussi pu y faire stationner leur tout nouveau camping-car sur un des enclos dédiés.
Commune médiévale de 900 habitants (environ) Laroquebrou est fière de son label de « petite cité de caractère » de son château dominateur , de son pont du XIIIème siècle , de son église gothique et , sur une très haute roche de quartz, d’une statue en fonte d’une Blanche Vierge. Le marché du vendredi anime aussi le village. . Le GR 652, connu des marcheurs sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle rejoint en 105 kms Laroquebrou à Rocamadour la lotoise.
Distant de 25 kms d’Aurillac et de 35 kms de Salers , ce village a su conserver aussi deux bistrots dont l’accueillant Joker .On l’a fréquenté à deux ou trois en fin d’étapes du jeudi et du vendredi. Nous y sommes aussi revenus à une douzaine ,vendredi soir, pour regarder sur écran télé la demi finale de rugby entre la Rochelle et Toulon et vibrer selon l’évolution du score . Ne manquaient que des jeunes du village avec lesquels on aurait aimé monter l’ambiance .
« Christiane et Alain ont su faire grandir la côte d’amour pour La Rochelle mais un carton rouge mérité a cassé le rêve. Joseph, autre expert de nos copains, a regretté le placage rochelais trop dangereux mais n’ a pas contesté la décision arbitrale . « Dommage, mais c’est une erreur d’immaturité d’un Rochelais, à ce stade de la compétition. En plus, le fautif est un récidiviste ! ».
Ce n’est pas forcément connu partout mais Laroquebrou organise aussi la seconde semaine d’août un Festival International de Boogie Woogie puis, en novembre une Foire du Livre. Pas mal !
Jeannot Fournol.
Claude , notre G.O star au curriculum vitae très sécurisant , a aussi pris des contacts locaux pour concevoir des parcours cyclos ..Le club de Siran l’ a alors orienté vers un de ses membres, un certain Jeannot Fournol, valeureux cyclo octogénaire , dur au mal de dos , et guide pédagogue de l’histoire du barrage hydro-électrique de Saint Etienne- Cantalès et de l’église de Laroquebrou.
On a ainsi testé ses talents, jeudi après midi, après notre arrivée à Val de Cère et un premier pique nique très raisonnablement arrosé , à notre tablée , d’un Gaillac Blason de Sigolène du Terroir de Lagrave offert par Alain B, ce fin connaisseur bachique qui m’a promis aussi de très bientôt commencer à pédaler au cardio. Affaire à suivre, cher Alain.
Fin du déjeuner donc, ce jeudi. Sortie des vélos et de leurs bipèdes vers l’entrée du domaine. Jeannot Fournol nous y attend , discret , ponctuel et motivé. Tous groupes confondus, on le suit et on l’ écoute avec attention .Affirmer qu’on a tous roulé ce début d’après midi dans le respect absolu des conseils de sécurité routière récemment réaffirmés par nos édiles serait un tant soit peu exagéré mais les quelques automobilistes cantalous rencontrés se sont montrés compréhensifs.
Premier arrêt au barrage pour voir la retenue des eaux de la Cère, haute de 70 mètres On partage son plaisir à nous dévoiler les panorama vers le Puy Mary et le Plomb du Cantal. On l’entend aussi parler de la résistance des ouvriers locaux et réfugiés espagnols contre les soldats allemands lors de la construction du barrage ou des maisons sur l’eau servant, beaucoup plus tard à quelques rendez vous galants. « Maintenant, ce n’est plus comme ça »me dit-il d’un sourire gouailleur.
L’eau de source de l’ancienne tenancière du café de Saint- Mamet
L’après midi s’avère, sans surprise, assez torride. Les côtes ne sont pas vraiment terrifiantes mais elles font penser à de jeunes rempaillous avides de se faire remarquer. Au final , les compteurs afficheront une cinquantaine de kilomètres et un dénivelé de 720 mètres, semble t’il. J’oubliais un détail importantissime : dès le départ, quelques larges traces de cambouis sur mon mollet droit font jaser quelques cyclotes bien intentionnées.. J’assume.
Nos bidons se vident lorsqu’on arrive à Saint Mamet. On cherche l’ombre et on se met en quête ,sans succès, de trouver un point d’eau au village , près du stade, le long des maisons aux toitures de lauze, lorsqu’un couple nous propose spontanément de tous nous abreuver. « Suivez nous, je vous en prie ! » nous dit la dame.
Hormis sept ou huit de nos cyclos-stars terminant leur périple cyclo entre Albi et Laroquebrou et les accompagnantes marcheuses ou touristes volontaires restées à Val de Cère, notre groupe est quasiment complet. Certainement plus de 40 drilles. Nous voici donc tous, devant la porte du garage de la maison de Nicole et Roger. . Nicole sort des bouteilles d’eau fraiche et claire de partout. Et son mari de nous préciser depuis la terrasse. « La source est toute proche ! »
« Oh, vous savez, me dit la dame, toute souriante, j’ai tenu pendant 10 ans le café du village de Saint Mamet avant d’arrêter et de laisser perdre la licence car la commune n’a pas suivi. Je regrette un peu .Les cyclos, j’ai toujours eu plaisir à les dépanner en eau. Et, vous voyez, je continue avec vous. Ca me fait même plaisir ! »
Merci, Nicole !Même si la suite de la visite de Saint Mamet a pris une autre tournure. Après une halte devant la chapelle et la table d’orientation en lave émaillée du Puy Saint Laurent, le groupe a enregistré deux crevaisons. Les copains les plus expérimentés ont « réparé » avec aisance .Leur tour de main nous a bien fait gagner un quart d’heure. Didier V , notamment, a su pomper efficacement. …
L’apéro-assemblée de fin de journée et les prévisions de parcours de vendredi.
Moment rituel attendu , l’apéro-assemblée ( pour ne pas dire briefing !) requiert la présence de tous. Les premiers arrivés patientent généralement en démarrant l’apéro avant le discours du gentil organisateur. Quel mérite surtout lorsque Bernard et Marie ont préparé un punch ou lorsque Joëlle la bienveillante installe sur les tables amuses- gueule et autres tentations gustatives.
Ce jeudi, Claude s’acquitte de sa mission en nous parlant des différents choix d’itinéraires pour le lendemain. La palette est large : de 127kms et 2620 m de dénivelé à 79kms et 1375 m de dénivelé. L’ancien cheminot aiguillonne ensuite la parole vers l’assistance.
Tarnais-Lotois–Parigot et Cantalou par mes origines familiales au fil des siècles , j‘émets -en connaissance de cause -le souhait d’un parcours « raisonnable » à inventer pour ne pas quitter le Cantal sans avoir accompli l’ascension du Pas de Peyrol. « Pas possible, les amis ! Trop beau et accessible par tous, car entre 6 et 7% sur douze kilomètres.»L’idée fera son chemin. On en reparlera le lendemain en fin d’après midi.
Le soir, assis à côté de Daniel E , président émérite du CRA , j’approfondie dans la bonne humeur ma connaissance du club, de son histoire et de ses membres. Daniel improvise une formidable genèse de la préparation collective de la Semaine Fédérale, longtemps en mémoire chez les cyclos de France et de Navarre. On évoque aussi le 40 ème anniversaire l’année prochaine qu’il faudra marquer symboliquement par très une grande sortie ( ?).
L’acoustique de la salle ne favorise pas la multiplicité des conversations même si tous les tons restent amicaux. Marc P s’attaquera le lendemain soir à cette épineuse question en parcourant les tables pour prêcher la modération. Il obtiendra gain de cause quelques minutes et , finalement, contribuera lui aussi à l’ambiance générale. Une histoire de vinaigrette déclenche les rires avoisinants.
Le col de Bruel et la double étape du vendredi chez Pédro de Saint Cernin.
Vendredi matin. Notre groupe de 18 cyclos et cyclotes (de niveau 3bis,4 et suivants)opte pour un parcours théorique d’environ 1500 mètres de dénivelé et 90 kms reprenant la route de Saint Etienne- Cantalès vers Crandelles et Jussac avant de décider ensemble de la suite selon l’état des troupes.
Au départ de Laroquebrou, mes copains et copines les plus costauds du groupe 3 corsent volontairement la difficulté et s’en vont gaillardement vers Salers pour un programme de 120 bornes et 2200 mètres de dénivelé. Je leur souhaite bon courage !!
En route. Doc Françis donne au départ un rythme serein à notre groupe des 18 mais quelques côtes – ah Crandelles !- importunent bientôt plusieurs camarades . Yvan assiste -à l’insu de son plein gré – à une histoire d’olivettes mal en point dont il garde le secret ( !).Claudie dévoile ses talents de grande descendeuse .
La perspective de se frotter au col de Bruel et à la route des Crêtes par la montée entre Marmanhac , Laroquevielle et la Croix de Cheules ne les incite pas non plus à l’optimisme. On se sépare en deux groupes de 9 .La mission de liaison téléphonique quasi permanente est spontanément assumée par Madame et Monsieur Ferran, d’autant plus qu’Yvan se ressent encore du syndrome de Vaour « chopé » la veille. Il choisit quand même l’option la plus costaud.
Ouf ! C’est fait. La Croix de Cheules s’est méritée, c’est sûr. Nous récupérons un moment en atteignant ses 907 mètres .Le plus dur est derrière nous.. .Rejoindre le col de Bruel (1031m) s’accomplit aisément avant de déguster la descente vers Tournemire et d’investir, sous la conduite de Jean Louis le Basque, une aire de pique nique ombragée aux tables toutes neuves. Le château nous observe de loin. On apprécie ensemble ce moment, Brigitte, Yvan, les deux Alain, les deux Jacques, Chantal , Jean Louis et moi. Jacques de Vigne Haut se prend alors pour un lézard et s’allonge quelques minutes sur l’herbe en plein soleil.
Guylaine, Nadine, Sylvie, Françis , Claudie et les autres complices de ce second groupe des 9 , resté sur le plat, nous précèdent maintenant . Les téléphones Ferrand fonctionnent pour la bonne cause. « Faites comme nous, dit Guylaine, arrêtez vous au prochain village, à Saint Cernin, au bar Chez Pédro. Le patron nous laisse pique niquer sur sa terrasse et on lui prend une conso ! »
On a écouté, on a testé et on a apprécié. Pédro s’est aussi montré très affable avec nous. J ‘ai même failli en oublier de reprendre mon sac à dos au moment de remonter sur le vélo tant on avait plaisir à converser. Lui aussi était content car, en plus, ses 18 cyclos-clients inédits lui ont gonflé son chiffre d’affaires du jour. On ne regrette pas, bien au contraire. Partout, sur ce périple auvergnat, nous avons rencontré des gens aimables et attachants.
Vendredi soir, apéro , dîner, yoga , rugby et le reste
Retrouvailles de tous les groupes pour l’apéro-assemblée. Les stars des groupes 1 et 2 ont forcé sur leur parcours et certaines semblent en porter quelques stigmates. Mais leur vitesse de récupération est souvent intacte. Henri , l’octo-compétiteur, a accompagné les plus costauds et cette expérience le rendra plus sage à l’avenir. Le lendemain, il testera la marche à pied avec les femmes du CRA.
Daniel arrive à l’apéro, les traits tirés . «J’ai fait le métier », me dit mon ancien vendeur de Sandero. Joëlle entretient Claude de l’itinéraire emprunté et ils en comparent certaines routes avec le parcours créé avec Open runner..…
Les copains et copines du groupe 3 s’avouent eux aussi fatigués. « Salers, c’était dur, plus dur que prévu , me dit Gérard G, mais c’est fait ! 126 kms et plus de 2100 mètres de dénivelé.» Alain M m’avoue ses crampes sur près de 60 kms. Brigitte, la petite Lorraine, a puisé dans ses réserves par moments. Domi , pas vraiment. Elle n’en a pas eu besoin, me dit , admirative, sa grande copine.
Les conversations fusent autour des 3 tables de l’apéro. Avec la fatigue, l’idée d’une ascension tranquille du Pas de Peyrol progresse de çi de là.. On se retrouve finalement douze à décider maintenant mais pour le lendemain d’un convoi en voiture jusqu’au village de Saint Simon, de l’autre côté d’Aurillac « Ensuite, en vélo, ce sera beau et réalisable! » Départ 8H30.
Le dîner se veut attentionné. Quelques cèpes agrémentent le plat principal. Réunis au sein d’une même tablée, on s’échappe à une douzaine pour rejoindre l’écran télévisé du bistrot Le Joker . La demi finale de rugby entre La Rochelle et Toulon commence bientôt. « La Rochelle va gagner, c’est logique et c’est sur, dit Christiane…. D’ailleurs, avec Alain, on sera chez eux quand ils rentreront vainqueurs de la finale. Car là aussi, ils gagneront».
Un carton rouge, 30 minutes avant la fin du match, a stoppé ce rêve. « Y ‘ a faute. Ce placage dangereux est une erreur d’un Rochelais à ce niveau de compétition .Dommage mais le fautif est un récidiviste !» nous dit Joseph, l’un des copains des plus experts.
Au même moment, après dîner, Nadine propose de partager en salle de gym ses compétences en yoga et relaxations du corps et de l’esprit. Il y est aussi question de fouet. Et elle est écoutée. Le dernier soir, la salle est quasiment comble. Je suis impressionné par la maîtrise et la sérénité dont Nadine sait faire preuve à vélo lors de la gestion des passages difficiles de toute sorte .
Il est temps d’avouer le reste. J ‘en connais deux, un certain Gérard et un nommé Michel, qui, vendredi soir, au retour du match télévisé de rugby entre La Rochelle-Toulon , pourtant sains de corps et d’esprit, se sont trompés de gite et ont investi nuitamment la chambre d’un couple du CRA en plein sommeil. Sont ils les seuls à s’être trompés une fois ou l’autre de bungalows ?Pas sûr !
Doc Françis, les rayons , les tiques et le Père Noël
Doc Françis aime bien raconter des histoires belges et en créer lui-même par autodérision. Il m’a raconté sa propre histoire du rayon auvergnat.
Dans l’après midi de ce vendredi, un des rayons de sa roue arrière s’est détaché. La roue – pas forcément jeunette- s’est voilée, les patins ont frotté plus que de raison.Doc Françis a bien senti que la longue et âpre côte qu’il était entrain de gravir lui demandait beaucoup d’efforts , peut être plus que d’habitude, mais il ne s’est pas arrêté pour autant et ne s’est pas posé d’autres questions. Les vaches Salers parlent encore entre elles de cette impressionnante crinière blanche , avant et arrière, longtemps entrevue sur un vélo à la peine. Un peu déçues que ce soit finalement un humain. Quant à Francis, nouveau propriétaire d’une nouvelle roue aurillacoise achetée spécialement en fin de journée , il….rayonne de plaisir… en repensant à son exploit involontaire. « Tu comprends, Michel, que la volonté belge n’est pas une vaine invention ! »
Le toubib n’a pas pu rester incognito longtemps. Le groupe des marcheuses et d’Henri (un seul homme au milieu d’une dizaine de muses) l’a sollicité lors de l’apéro du vendredi avec espoir et inquiétude. Pour cause d’arachnides acariens :les Ixodida, appelées couramment tiques.
« Françis, dis nous vite, que faut il faire avec les tiques ? » Il se fend d’un exposé –clair et pas forcément rassurant- puis commet ou conseille dans une chambre du gite le plus proche quelques extractions avec tire-tique . L’origine des tiques de nos marcheuses reste à ce jour incertaine : sieste commune d’après déjeuner-rando, pause pipi ?…Le jour de l’attaque des ixodida n’est plus garanti. Le mystère des tiques cantalouses reste entier.
Enfin, lors de l’ultime déjeuner du dimanche, en terrasse du restaurant du fils de Jeannot Bournol près de la plage de Rénac, Françis fait le bonheur éclair d’un gamin .Yeux grand ouverts, innocence en bandoulière, le minot s’écrie « Maman, le Père Noël est là ! » Que lui a dit Françis ? je ne sais mais je les ai vus tous deux , très complices, parler un petit moment.
La Jordanne et notre Pas de Peyrol, samedi
Très bon souvenir. Notre groupe rassemble 5 cyclotes et 9 cyclos d’au moins 3 niveaux différents, ce qui , en terme de parité et de co-habitation technique , constitue peut être un record pour un groupe mixte du CRA.. On y voit plutôt une double chance qu’un handicap pour passer ensemble une belle journée cyclo-paysagère et gravir un des cols symbole de l’Auvergne et du Cantal. Le Tour de France lui-même le connaît bien et a su y corser la difficulté en 2016 en faisant grimper les coureurs depuis Salers. L’ascension initiale par Neuronne s’y fait habituellement gentiment mais les derniers 2,5kms d’avant Peyrol flirtent avec les 10,3%,12,8%et 11,4%.
Nous, raisonnablement, on a choisi l’ascension depuis Mandailles .De plus, souvenez vous, la veille, nous nous sommes tous mis d’accord pour rejoindre ce matin en voiture le village de Saint Simon et nous dispenser ainsi du tronçon Laroquebrou-Saint Paul des Landes-Aurillac au fort trafic routier. On -concentre ainsi la rando sur -60 kilomètres, 1000 mètres de dénivelé et une ascension du Pas de Peyrol sur 11kms pour une pente moyenne d’un peu plus de 6%.
Nous voici quittant Saint Simon pour remonter progressivement la vallée et les gorges de la Jordanne par Velzic, Saint Cirgues et Saint Julien de Jordanne et Mandailles. Arrêts réguliers à l’entrée des villages pour s’assurer de l’intégralité du groupe dont Bernard assure le serre-file,, prise de photos ou ravitaillement en eau, discussion avec un épicier ex pompiste ayant su conserver sa pompe de 1937 pour le plaisir des yeux. Montée ensuite, chacun(e) à son rythme jusqu’au Pas de Peyrol . Efforts soutenus mais supportables jusqu’au col de Redondet permettant d’apprécier les paysages ,les estives, la végétation. D’entendre les cloches, les clarines des Salers. Un régal !
A chaque changement de kilomètre, un panneau indique le %de la pente.. Je crois avoir lu une fois 6,8% et une seconde 8,5%. Un cyclo rencontré à Peyrol m’a aussi parlé de 7,1kms à 6,8% entre Rudez et le col de Redondet.
Découverte surprise ensuite d’ une légère descente ,d’une petite remontée et impression d’un dernier kilomètre très roulant. Selon notre ordre d’arrivée, on se réunit sur la ligne du sommet pour encourager vocalement les derniers cent mètres du prochain cyclo du CRA. On jette un œil à la sculpture de basalte en hommage au vélo Beaucoup plus massive que celle du Tourmalet mis élégante aussi..Les appareils de photo fonctionnent aussi devant le panneau attestant de l’altitude (1589 mètres) du Pas de Peyrol.
Peu de circulation durant la montée, quelques saluts de cyclos descendant mais, malgré les parkings officiels, un léger sentiment d’irrespect du décor naturel au sommet. Trop de motos arrêtées au même carrefour avant d’enclencher bruyamment , pour certaines, leur moteur , un camping car immobile plus de 10 minutes, des voitures peu ou pas du tout disciplinées. . La panne du vidéo de la Maison des Volcans, l’absence de dépliants 2017 .
Malgré tout cela, quand on lève les yeux vers les montagnes, c’est l’émerveillement. Un quart de seconde, on oublie tout. J’observe mes complices les plus proches. Sylvie se rappelle sa participation à la Semaine Fédérale d’Aurillac .Alain V jubile, vainqueur absolu d’une longue période d’inactivité sportive. Chantal et Jacques sont heureux, Doc Francis aussi, tout en conservant un brin de retenue belge dans son euphorie. Joseph sourit intensément. Marie First Lady et Grand Saint Bernard apprécient ces moments d’ascension moins difficiles qu’hier et si beaux. Nadine se remémore nos vifs encouragements sur la ligne d’arrivée et s’intéresse à la Maison des Volcans. Brigitte apprécie et immortalise l’instant , Gérard P pose le vélo et s’en va chercher de l’eau au chalet. Chapeau l’ami octo-cyclo .Bel exemple ! N’aurais tu point inventer sans t’en rende compte l’élixir de jouvence ?
La foule assise sur les bancs des tables du chalet de la famille Benet reste bon enfant mais elle est déjà assez dense. J’imagine ce qu’il en adviendra l’après midi. Restent quelques bipèdes courageux prêts à escalader les marches et les inter-marches menant, tout là haut, au Puy Mary. Un jeune athlète surgit en courant sur le dernier kilomètre sans qu’on devine d‘où il arrive.
Dans le ciel, un petit avion aurillacois se livre à d’audacieuses voltiges .Après une bière ou une autre boisson salvatrice ,on pique-nique sur les premières marches avant d’entreprendre une descente des plus douces jusqu’à Mandailles. pour s’imprégner, encore , du paysage. Gérard P y connait un arrêt …renversant. Il se relève et sourit de lui-même.
Retour zen en vallée descendante jusqu’à Saint Simon. Courte escapade au village jusqu’au vieux pont et au tilleul ( le Sully) de plusieurs siècles .On trouve porte close devant les deux bistrots du village et, penauds, on décide de rentrer à Laroquebrou pour une opération « Corona en gite présidentiel ».Notre plan B. La Corona est d’ailleurs suivie d’une Leffe.
Le soir, chacun apprécie le faux filet de Salers accompagné de quelques morilles et plus d’un convive se régale d’un deuxième service. Fabrice , le patron-cuistot-paysagiste et homme à tout faire du domaine est complimenté en cuisine par Claude et Bernard.
Ensuite, en terrasse des gites, les conversations entre co-locataires se prolongent d’elles même .Comme si on ne souhaitait pas en terminer avec ces 3 jours « hors du temps » où chacun a joué la carte d’un séjour sereinement collectif. Ré-oxygénateur du corps et de l’esprit. J’apprends ainsi, par sa fille, quelques bribes de la vie d’un ancien forgeron aveyronnais .Mon pote et compagnon de chambre, Jean Louis , discute de son côté de plusieurs aspects de la vie associative avec un orfèvre en la matière.
Séquences tendresse et patrimoine
Plusieurs photos déjà publiées sur le site du CRA http://cra.ovh/photos/wppaspec/oc1/cv0/ab51 symbolisent de beaux instants de tendresse.
Sur l’une, à l’heure de l’apéro-assemblée, Claude et Yveline , émus, s’embrassent spontanément après avoir révélé à tous leur tout proche cinquantième anniversaire de mariage. Tout le monde applaudit, heureux de partager cet instant de bonheur et de les remercier en même temps de leur totale implication pour la préparation du séjour.
Sur l’autre, dans la salle de restaurant, lors du dessert du dîner du samedi , Patricia souffle la bougie de son anniversaire sous le regard un tantinet ému de Daniel, le plus fervent ambassadeur cyclo raisonnable du Calvados m’a ‘ t’il été rapporté plus tard par quelque fin observateur de la vie interne du CRA .Là aussi, tous les présents applaudissent et partagent cet instant.
Je me souviens aussi , jeudi après midi, du bras protecteur ( et pousseur) de Patrick G sur la selle de Christine afin que sa femme maîtrise en permanence la rando autour du lac.
L’Auvergne a manifestement séduit le CRA. Les commentaires de nombreux copains et copines se rejoignent .« Que cette Auvergne est belle, verte, propre et sans déchets au bord des routes …. que les maisons aux pierres volcaniques en basalte ( réponse à une question de Jacques C) des villages traversés sont souvent bien rénovées … que les fermes entrevues sont bien tenues- les anciennes en pierre comme les nouvelles en charpente métallique et panneaux solaires- que les vaches Salers à la robe de feu et aux cornes en forme de lyre sont belles! Franchement, quelques campagnes tarnaises pourraient prendre des leçons !»
Mêmes réflexions admiratives envers Salers, visitée dimanche matin par pas mal d’entre nous , avant l’arrivée vers 11h des touristes traditionnels.
La séparation du groupe, dimanche, après le pique nique au resto Fournol , en plage Rénac, s’est opérée avec déjà un petit goût de nostalgie.
« On reviendra, m’ont dit beaucoup ».
Je vous le souhaite. En attendant, allez, vive le vélo !
Michel DOUMERC ( 31 mai 2017)